Tenir le pari et oser

Le 1er juin dernier, à l’invitation du Conseil des relations internationales de Montréal et de Culture Montréal, Louise Séguin et moi prenions part à une rencontre sur la relance du secteur culturel. Le producteur et agent d’artistes Jacques K Primeau animait un panel composé de : Nathalie Maillé, directrice générale du Conseil des arts de Montréal, Anne-Marie Jean, p.-d.g. du Conseil des arts et des lettres du Québec, Louise Lantagne, présidente de la Société de développement des entreprises culturelles et Monique Simard, présidente du conseil d’administration du Partenariat du Quartier des spectacles.

Il y était bien sûr question des défis que représente une relance de ce secteur durement touché par la pandémie : le surplus d’offres qui fait en sorte que les œuvres ne pourront toutes trouver une fenêtre de diffusion ; la pénurie de main-d’œuvre qui, si elle frappe tous les secteurs d’activités, est particulièrement ressentie par un milieu qui peine à offrir des conditions de travail adéquates ; l’inflation qui gruge le pouvoir d’achat, et on le sait les premières dépenses coupées sont la culture et les voyages, affectant encore plus les secteurs du tourisme et des arts. À ces constats des panélistes, j’ajouterais la perte de nombreux lieux de diffusion alternatifs au cours des deux dernières années et ils constituent un maillon essentiel pour le développement d’une relève artistique.

J’arrête ici sur les défis dont nous sommes tous bien conscients pour rendre compte de ce qui a changé et certainement pour le mieux. De l’avis des panélistes, le premier changement est le dialogue, la concertation, la collaboration et la mutualisation qui se sont installés presque immédiatement entre tous : bailleurs de fonds, gouvernements, associations professionnelles, conseils régionaux de la culture. Cela a marqué un fabuleux virage qui restera.

Le second changement qui, souhaitons-le est aussi là pour rester, c’est l’agilité des bailleurs de fonds et des gouvernements qui ont rapidement réagi et assoupli leurs programmes et leur mode de fonctionnement.

Plusieurs solutions ou idées ont été évoquées pour contribuer à cette relance. Engament du secteur privé, rayonnement international et exportation, développement de nouveaux publics et revue de l’offre culturelle en font partie. Mais je retiens ce conseil de Louise Lantagne en toute fin de rencontre, « peu importe les difficultés, il faut oser, prendre des risques et pousser la création ». C’est à ce prix qu’on pourra développer de nouveaux marchés et je pense que les organismes qui financent les arts seront ouverts et attentifs à ces propositions.

Nancy Bélanger
Directrice générale de Culture Montérégie

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