2017, l’année de tous les espoirs pour la culture?

Portée par le renouvellement de la politique culturelle du Québec et les consultations pour la refonte du contenu canadien dans un monde numérique, l’année 2016 a été riche en débats sur la culture.

Artistes, auteurs, journalistes, personnalités du monde des affaires, directeurs artistiques, gestionnaires et travailleurs culturels, nous avons été nombreux à prendre la parole par la rédaction de mémoires, lors de consultations et dans les médias. Le ministre de la Culture et des Communications du Québec, M. Luc Fortin, et la ministre du Patrimoine canadien, Mme Mélanie Joly, ont semblé attentifs aux besoins et aux recommandations du milieu et vouloir un réel changement adapté aux réalités d’aujourd’hui.

Après des années de disette et de relative indifférence de la part des deux paliers gouvernementaux, espérons que l’année 2017 soit celle de tous les espoirs pour le milieu culturel. Déjà, les investissements massifs en culture du fédéral et les chantiers entourant les révisions des politiques culturelles sont des pas majeurs dans la bonne direction.

Vers de nouveaux investissements?

Souhaitons maintenant que le gouvernement provincial emboîte le pas au fédéral et bonifie lui aussi massivement ses investissements en culture pour soutenir adéquatement la création, la production et la diffusion, et ce, de manière équitable sur l’ensemble du territoire québécois. Souhaitons également que le ministère de la Culture et celui de l’Éducation travaillent de concert pour que tous les jeunes aient accès aux arts et à la culture, et puissent développer leur créativité par la pratique des arts. L’annonce d’un timide investissement en ce sens à la mi-décembre semble montrer que nous sommes sur la bonne voie.

Un appel à la réflexion dans une société en bouleversement

Le 7 janvier dernier, Le Devoir publiait une réflexion éloquente de M. Pierre Bourgie, grand mécène, collectionneur et passionné d’art et de musique, dont voici un extrait :

« Je plaide ici pour une prise de conscience, je lance un appel pour une profonde réflexion. L’art n’est pas une distraction, un amusement, un divertissement. Il n’est pas à prendre à la légère. C’est un langage universel qui unit, qui induit la réconciliation des contraires. Il élève chacun à s’ouvrir à l’autre. C’est sur l’ignorance, l’indifférence et la facilité que prospèrent l’intolérance et les divisions. N’est-il pas pertinent aujourd’hui d’y réfléchir à l’heure où le monde entier est en questionnement, et peut-être déjà engagé dans une spirale destructrice? […]

« L’art est exigeant. Il demande du temps, de l’introspection, un effort de l’esprit. Il faut aller au concert, lire, visiter les galeries, les musées, aller au théâtre, au cinéma. Il faut apprendre à écouter, à sortir de notre rassurante routine, à confronter nos idées, nos points de vue. Il faut être prêt à être déstabilisé, bousculé dans nos certitudes. Le monde évolue à la vitesse de l’éclair. Il faut s’adapter, constamment. L’humour ne suffit pas. Ni la gastronomie. »

Lien vers l'article Plaidoyer pour l'art, Pierre Bourgie, 7 janvier 2017

Que cet appel et ces mots guident nos actions et nos réflexions pour 2017, pour que la culture soit appréciée et reconnue à sa juste valeur, pour qu’elle puisse grandir et se déployer partout et pour le plus grand nombre et, qu’enfin, le milieu culturel, ses créateurs et ses travailleurs puissent envisager l’avenir avec sérénité et optimisme.

Souhaitons qu’à pareille date en 2018, nous puissions clamer que les années noires de la culture sont derrière nous.

Franck Michel

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