Vers une deuxième vague… numérique

Au printemps dernier, le milieu culturel a su démontrer sa capacité d’adaptation et son immense résilience. Naturellement, les artistes se sont tournés vers la diffusion en direct sur Facebook, apportant un souffle de douceur et de réconfort. Nous avons plongé les yeux fermés dans le monde des outils en ligne et collaboratifs. En l’espace de quelques semaines, nous sommes tous devenus de vrais pros de Zoom. D’abord déstabilisés, nous avons expérimenté et appris à tâtons. Nous avons construit l’avion en plein vol.

Pouvons-nous réellement parler de transformation numérique pour autant ? Cette expression me chicote un peu dans ce contexte, celle de transition numérique m’apparaît beaucoup plus juste. Nous avons certes, substitué certains outils de travail, de création ou de diffusion pour de nouveaux, mais avons-nous amélioré nos processus ou fait preuve d’une utilisation innovante ? Est-ce que l’adoption de ces outils a bonifié l’expérience ou la qualité de nos produits ou services ? Le numérique a davantage servi de succédané.

Alors que la deuxième vague bat son plein, il serait intéressant de prendre un pas de recul pour réfléchir aux usages et à la place que nous souhaitons que le numérique occupe. Continuons-nous à tout mettre dans les mains des GAFAM et autres géants du Web comme nous l’avons fait jusqu’à présent? Pour ma part, je pense qu’il est temps de développer une véritable littératie numérique et de mettre en place des initiatives structurantes. Cela commence par la formation et la concertation, viendront ensuite les technologies. La véritable transformation numérique passe d’abord par l’humain et non par les machines.

Réfléchissons ensemble à un futur où le numérique se déploie dans une perspective de développement durable, de transparence et d’accessibilité. Une perspective dans laquelle ses possibilités enrichissent les œuvres et permettent au public de vivre de nouvelles expériences.

Christian Laramée
Agent de développement numérique

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