Front commun pour la découvrabilité des contenus culturels francophones

En avril 2019, une mission franco-québécoise s’intéressant aux enjeux de la découvrabilité des contenus culturels francophones en ligne était lancée. Celle-ci a mené au dévoilement d’une stratégie commune pas plus tard que le 30 novembre dernier. Pour faire face aux géants du Web qui contrôlent autant les moteurs de recherche que les plateformes de diffusion de contenu, la francophonie n’a d’autre choix que de conjuguer ses efforts. Il y a bien sûr le Québec et la France, mais il ne faudrait pas oublier l’Afrique qui est le continent comptant le plus de locuteurs du français. Surtout que cela ne pourra se faire sans intervention politique.

Un des points saillants de ces travaux consiste d’ailleurs à revoir l’actuel cadre réglementaire en faveur de la protection et de la promotion de la diversité culturelle. Élaboré avant l’ère numérique, il est devenu obsolète et difficile à appliquer dans l’écosystème que nous connaissons aujourd’hui. Parmi les actions à prioriser, il y a la nécessité d’assurer une mise en valeur des contenus francophones disponibles sur les grandes plateformes numériques. On souhaite également obtenir pour les acteurs culturels un plus grand accès aux données récoltées sur ces mêmes plateformes.

Les autres points importants de cette stratégie consistent à :

  • soutenir la formation et accompagner le milieu culturel, notamment par la mise en place d’une formation en ligne destinée à tous les professionnels de la culture, québécois et français;
  • accentuer la disponibilité et la promotion des contenus francophones en ligne, notamment grâce au montage de projets exploitant les métadonnées associées aux œuvres;
  • évaluer de façon continue les conditions de la découvrabilité en observant les usages et en menant des études ciblées.

Bien que les travaux de la commission se soient amorcés avant la crise sanitaire, le contexte pousse nos décideurs à accélérer le déploiement de mesures concrètes. Au gouvernement fédéral, le projet de loi C-10 a été déposé au début novembre. Cette loi devrait donner plus de « mordant » au CRTC et le ministre Guilbault s’est dit ouvert à y inclure un quota minimum de productions francophones. 

Souhaitons que tous ces efforts conduisent à une plus grande visibilité de la richesse et de la diversité de l’offre culturelle francophone et que cette fameuse découvrabilité ne demeure pas l’apanage d’un groupe sélect d’entreprises culturelles et médiatiques qui en auront les ressources et les moyens. Elle se doit d’être à la portée de toute la francophonie, des régions et des artistes émergents. Ultimement, c’est de la survie même du français dans la sphère numérique dont il est question. Après tout, pourquoi quelqu’un qui s’intéresse à la construction ou la mécanique devrait-il être contraint de regarder des vidéos en langue anglaise sur YouTube ?

Pour continuer votre lecture, nous vous invitons à consulter le rapport et la stratégie issus de la mission France-Québec : https://www.mcc.gouv.qc.ca/index.php?id=6388

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