L’été est souvent synonyme de ralentissement, de vacances bien méritées et, pour plusieurs, d’un besoin viscéral de décrocher. Et si on en profitait pour repenser notre rapport au numérique ? Dans un monde où la surconnexion est devenue la norme, la sobriété numérique s’impose comme une manière de reprendre le contrôle. Pour les artistes et les organismes culturels, elle représente non seulement un geste écologique, mais aussi une occasion de retrouver du temps, de la clarté… et peut-être même de l’inspiration.
Qu’est-ce que la sobriété numérique?
La sobriété numérique, c’est une démarche volontaire visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique, tout en favorisant un usage plus conscient, stratégique et respectueux des outils technologiques. Il ne s’agit pas de couper tout lien avec Internet, mais de choisir quand, comment et pourquoi on l’utilise.
Pourquoi adopter la sobriété numérique en culture?
- L’impact environnemental est bien réel. Les vidéos en ligne, les serveurs, le stockage infini de courriels ou de fichiers... tout cela consomme beaucoup d’énergie. En 2024, le numérique représentait environ 4% des émissions mondiales de GES, et ce chiffre est en constante augmentation.
- La surutilisation épuise. Notifications incessantes, réseaux sociaux à nourrir, boîtes courriel débordées... Notre attention est fragmentée, notre créativité étouffée.
- La rareté crée la valeur. Moins de publications, mais mieux ciblées, peuvent renforcer l’attention et l’intérêt de votre public.
Sobriété numérique : par où commencer?
Voici quelques gestes simples et concrets que vous pouvez mettre en place cet été :
Du côté des communications
- Planifiez vos contenus à l’avance (infolettres, publications) et programmez-les. Ensuite, autorisez-vous à décrocher!
- Réduisez le poids de vos fichiers : compressez vos images avant de les publier, privilégiez les formats légers pour les vidéos.
- Nettoyez vos outils : supprimez les brouillons d’infolettres, les documents obsolètes sur Google Drive ou Dropbox.
- Réfléchissez à vos canaux : êtes-vous vraiment actif sur toutes vos plateformes? Peut-être est-il temps de mettre l’accent sur celles qui fonctionnent le mieux, et de laisser de côté le reste.
Du côté humain
- Désactivez les notifications non essentielles.
- Établissez des heures sans écran dans votre semaine (même 1 jour ou 1 avant-midi sans courriel, c’est déjà beaucoup).
- Favorisez les échanges en personne ou par téléphone pour certaines communications internes ou collaboratives. Paradoxalement, moins d’écran peut mener à plus d’humain.
Du côté des outils numériques
- Simplifiez votre suite d’outils technologiques : utilisez-vous trop de logiciels et plateformes pour des fonctions similaires? Par exemple, si vous utilisez à la fois WeTransfer, Dropbox et Google Drive pour partager des fichiers, pourquoi ne pas en garder un seul? Même chose pour la gestion de projet : Monday.com, Asana et Notion peuvent souvent être remplacés par un seul outil bien structuré.
- Centralisez votre prise de notes : si vos idées sont éparpillées entre des carnets, des courriels, des fichiers Word, Google Keep ou Notion, choisissez une plateforme unique qui vous convient et restez-y. Une meilleure organisation réduit le temps d’écran… et la surcharge mentale.
- Utilisez l’IA avec discernement : les outils d’intelligence artificielle peuvent vous aider à structurer vos idées ou à gagner du temps. Mais attention à ne pas les multiplier inutilement ou à générer pour générer : au-delà d’un flux de travail alourdi, chaque requête a un coût énergétique bien réel. L’IA peut soutenir la création, à condition d’être utilisée avec intention — et modération.
- Explorez des hébergements locaux et écoresponsables si vous refaites votre site web ou transférez vos données.
- Privilégiez les formats durables : un PDF bien pensé, consultable hors ligne, vaut parfois mieux qu’une page web lourde et peu utilisée.
Et maintenant?
La sobriété numérique, c’est une invitation à faire moins, mais mieux. À l’image de l’été, c’est une période idéale pour ralentir, observer nos habitudes numériques et imaginer des façons plus douces de communiquer, de créer et de rejoindre nos publics.
Défi du mois
Choisissez trois actions concrètes à mettre en place parmi celles proposées ci-dessus. Notez-les, testez-les en juillet… et voyez ce que ça change!
Si vous êtes intéressé·e par ces enjeux ou souhaitez amorcer une démarche de sobriété numérique, n’hésitez pas à me contacter à numerique@culturemonteregie.qc.ca — je serai heureuse d’échanger avec vous.
Katherine Lachance-Lavergne