Octobre est le Mois de la sensibilisation à la cybersécurité au Canada. Dans un contexte où les organismes culturels utilisent de plus en plus d’outils numériques – billetterie en ligne, infolettres, archives numériques, plateformes collaboratives – la sécurité des données devient un enjeu incontournable.
Pourquoi? Parce que la culture n’échappe pas aux cyberattaques. Les pirates informatiques ne ciblent pas seulement les grandes entreprises : un organisme culturel, une petite salle de spectacle ou un centre d’artistes peut détenir des informations sensibles et donc devenir une cible facile.
Heureusement, il n’est pas nécessaire d’avoir un service TI interne pour renforcer sa cybersécurité. Voici des gestes concrets que vous pouvez intégrer dès maintenant dans vos pratiques quotidiennes.
- Des mots de passe qui valent leur pesant d’or
- Évitez « 123456 » ou le nom de votre organisme.
- Optez pour une phrase de passe (ex. : MonChienAimeLaMusique2025!).
- Utilisez un gestionnaire de mots de passe (comme Bitwarden, 1Password ou LastPass) pour éviter de tout retenir.
Astuce pratique : changez vos mots de passe les plus importants (courriels, site web, billetterie, banque) au moins une fois par an.
- Activez la double authentification (2FA)
Même si un mot de passe est volé, la double authentification ajoute une barrière.
- Activez-la sur Gmail, Outlook, Facebook, Instagram, X et vos plateformes de paiement.
- Utilisez une application comme Google Authenticator ou Authy, plus sécuritaire que le code par SMS.
Concrètement : ça peut sembler une étape de plus, mais elle empêche 99 % des tentatives de piratage.
- Faites des sauvegardes régulières
Vos archives, vos contrats, vos visuels ou vos enregistrements audio sont précieux. Imaginez les perdre du jour au lendemain.
- Planifiez une sauvegarde automatique hebdomadaire dans le nuage (Google Drive, Dropbox, OneDrive).
- Conservez une copie hors ligne (disque dur externe débranché).
- Testez vos sauvegardes : elles doivent être récupérables.
Petit truc : nommez vos dossiers par date (Sauvegarde_2025-09-30) pour vous y retrouver facilement.
- Méfiez-vous du hameçonnage (phishing)
Un courriel frauduleux peut ressembler à un vrai message de banque, de fournisseur Internet ou même d’un collègue.
- Vérifiez toujours l’adresse courriel complète de l’expéditeur.
- Passez la souris sur un lien avant de cliquer : si l’adresse semble étrange, n’ouvrez pas.
- N’ouvrez jamais une pièce jointe inattendue sans confirmer la provenance.
Astuce pratique : créez une règle dans votre équipe : en cas de doute, on demande toujours une validation à un collègue avant de cliquer.
- Gérez les accès de manière responsable
Trop souvent, plusieurs personnes partagent le même mot de passe Facebook ou l’accès complet à Google Drive. Résultat : impossible de savoir qui fait quoi, et les risques augmentent.
- Attribuez des accès personnalisés aux employés et bénévoles.
- Retirez les accès des anciens collaborateurs.
- Utilisez les rôles disponibles (ex. : « éditeur », « administrateur ») plutôt que de donner tous les droits à tout le monde.
Pensez-y comme des clés : on ne donne pas un trousseau complet quand quelqu’un a seulement besoin d’ouvrir une seule porte.
- Sensibilisez votre équipe
La cybersécurité est une responsabilité collective.
- Prenez 10 minutes en début de réunion pour partager un conseil simple.
- Envoyez un mémo mensuel avec une bonne pratique.
- Faites un petit quiz interne pour tester la vigilance face aux courriels frauduleux.
Plus vos collègues sont sensibilisés, moins vous êtes vulnérables.
- Préparez un plan en cas d’incident
Même en étant vigilant, un problème peut arriver. L’important est de réagir vite.
- Notez à l’avance : qui contacter (TI, hébergeur web, banque, police si nécessaire).
- Identifiez vos données critiques à protéger en priorité.
- Préparez un message de communication de crise (ex. : « Nous faisons face à un incident, voici ce que nous mettons en place… »).
Un plan simple, rédigé à l’avance, fait gagner un temps précieux et évite la panique.
En conclusion
La cybersécurité n’est pas un luxe, mais une habitude à intégrer dans la vie quotidienne des organismes culturels. Avec quelques gestes simples – mots de passe robustes, double authentification, sauvegardes, vigilance – vous protégez non seulement vos données, mais aussi la confiance de vos membres, artistes et partenaires.
La culture québécoise mérite d’être protégée, jusque dans ses coulisses numériques. Prenons le temps, cet octobre, de renforcer nos défenses et d’adopter de meilleures pratiques. Un petit effort aujourd’hui peut sauver bien des maux demain.