Élections Municipales 2025

À l’approche des élections municipales du 2 novembre 2025, Culture Montérégie lance un appel à tous ceux qui se sentent concernés par les arts et la culture dans notre région.

Notre objectif : informer les citoyens et les candidats sur des enjeux qui affectent et fragilisent l’écosystème culturel montérégien. Nous souhaitons que cet appel à l’action fasse son chemin aux tables de discussion de nos villes et MRC pour les quatre prochaines années et qu’il inspire nos futurs élus dans leur soutien au milieu.

Partagez sur vos réseaux sociaux!

Table des matières >>>>>>

RENFORCER L’ACCÈS À LA CULTURE, LA PARTICIPATION CITOYENNE ET LA DIVERSITÉ DE L’OFFRE

La Montérégie couvre un vaste territoire très varié avec des différences marquées entre ses villes et MRC aux niveaux social, culturel, économique et environnemental. Pour en prendre la mesure, nous avons lu et analysé près d’une cinquantaine de politiques culturelles de la région1 qui prennent en considération les opinions des citoyens, du milieu culturel et des administrations municipales et qui rendent compte des enjeux et des défis locaux. Il en ressort notamment que des changements démographiques importants affectent depuis récemment le milieu culturel montérégien. Les espaces de production et de diffusion sont très inégalement répartis sur le territoire et les disciplines artistiques, tout comme les médias assignés à leur couverture, sont inégalement représentés. En l’absence d’espaces culturels et d’une offre de diffusion de proximité, les distances à parcourir sont longues et entraînent des problèmes de mobilité importants pour plusieurs segments fragiles de la population.

La région souffre également de la dynamique métropolitaine particulière dans laquelle elle se trouve, documentée par les études de KPMG2 et Daigle/Saire.3 Non seulement la métropole attire la majeure partie des investissements culturels provinciaux et fédéraux au détriment de ses régions limitrophes ; elle attire aussi les artistes montérégiens qui y trouvent de meilleures conditions de pratique. Cette situation pose un frein à l’autonomisation de la Montérégie vis-à-vis de la métropole, condition pourtant essentielle au développement durable de la région.

À l’intérieur de leurs frontières, les municipalités de la Montérégie ont beaucoup de difficulté à mobiliser certains segments de la population en raison de barrières économiques et sociodémographiques. La participation des jeunes (17-25 ans) est particulièrement faible et il est difficile de les informer et de les intéresser. Il y a également un besoin d’accroître et de diversifier l’offre de produits culturels et de lieux adaptés à la diversité des populations, tant les aînés en nombre croissant que les familles, les communautés autochtones et les segments de la population issus de la diversité et de l’immigration. Or, les municipalités et MRC ne sont pas toujours en mesure de fournir cette offre culturelle adaptée et les stratégies d’intégration qui l’accompagnent.

>>> L’ACCÈS À LA CULTURE EST D’UNE IMPORTANCE CAPITALE TANT POUR L’ACCROISSEMENT DE LA QUALITÉ DE VIE QUE POUR L’ATTRACTIVITÉ DU TERRITOIRE ET SES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES. IL IMPORTE POUR LES FUTURS ÉLUS, AU PROFIT D’UNE CITOYENNETÉ CULTURELLE PARTAGÉE, D’ENGAGER LEUR MUNICIPALITÉ À SE FAIRE LES PROMOTEURS DE LA CULTURE SUR LE TERRITOIRE. LA VILLE DOIT RECONNAÎTRE ET ENCOURAGER LES INITIATIVES EN CONTRIBUANT À LEUR PROMOTION ET À LEUR DIFFUSION À L’AIDE DES RESSOURCES ET DES OUTILS DE COMMUNICATION MUNICIPAUX.

>>> IL IMPORTE DE FAVORISER LES COLLABORATIONS ENTRE LA VILLE, LES ASSOCIATIONS COMMUNAUTAIRES LOCALES ET LE MILIEU CULTUREL POUR BÂTIR ENSEMBLE DES PROGRAMMES D’INTERVENTION, D’ÉDUCATION ET DE MÉDIATION CULTURELLE À L’INTENTION SPÉCIFIQUE DES TOUT-PETITS, DES JEUNES ET DES ADOLESCENTS, DES FAMILLES, DES AÎNÉS, DES MEMBRES DE LA DIVERSITÉ ET DES COMMUNAUTÉS CULTURELLES. PAR EFFET D’ENTRAÎNEMENT, UNE MEILLEURE IMPLICATION DU MILIEU MUNICIPAL ET UNE PLUS GRANDE DIVERSITÉ DE L’OFFRE CULTURELLE ENGENDRERONT UNE PLUS GRANDE PARTICIPATION ET UN MEILLEUR PARTAGE DE SES RETOMBÉES SOCIALES ET ÉCONOMIQUES.

1Acton, Beauharnois-Salaberry, Beauharnois, Beloeil, Boucherville, Brossard, Candiac, Carignan, Chambly, Châteauguay, Contrecoeur, Coteau-du-Lac, Haut-Richelieu, Haut-Saint-Laurent, Île-Perrot, Jardins-de-Napierville, La Prairie, Lajemmerais, Les Maskoutains, Longueuil, Marguerite-D’Youville, Notre-Dame-de-L’Île-Perrot, Otterburn Park, Pierre-De Saurel, Pincourt, Pointe-des-Cascades, Roussillon, Rouville, Saint-Amable, Saint-Hyacinthe, Saint-Lazare, Sainte-Catherine, Sainte-Julie, Sorel-Tracy, Saint-Bruno, Saint-Constant, St-Jean-sur-Richelieu, Saint-Lambert, Sainte-Martine, Saint-Louisde- Gonzague, Vallée-du-Richelieu, Valleyfield, Varennes, Vaudreuil-Dorion, Vaudreuil-Soulanges, Venise-en-Québec, Verchères.
2L’importance économique du secteur culturel en Montérégie, KPMG et Culture Montérégie, 19 octobre 2020, p. 28-29.
3État des lieux de la culture en Montérégie, Rapport final, Daigle/Saire et Culture Montérégie, mars 2024, p. 33-34.

OFFRIR UN SOUTIEN ACCRU AUX CRÉATEURS, AUX ORGANISMES ET AUX TRAVAILLEURS CULTURELS

Depuis les élections municipales de 2021, de nombreux changements ont bouleversé la santé économique du milieu culturel québécois. La fin de l’aide d’urgence postpandémie pour les artistes, organismes et travailleurs culturels s’est accompagnée d’une hausse des coûts de main-d’œuvre, de transport, de location et d’entretien des lieux de production et de diffusion, renforcée par la guerre tarifaire avec les États-Unis. Les prix au guichet ont aussi augmenté, réduisant du même coup le pouvoir d’achat déjà en souffrance des ménages québécois. La transformation généralisée des habitudes de consommation culturelle, accentuée par la pandémie, notamment chez les jeunes, aggrave encore davantage la situation.4

La Montérégie, qui connaît depuis plusieurs années une croissance démographique et économique importante, souffre de l’écart persistant entre son taux démographique (17 % de la population québécoise) et le pourcentage du financement de la culture qu’elle reçoit des gouvernements provincial et fédéral. Par exemple, la région n’attire que 3 % des montants assignés aux ententes de développement culturel en 2024-2025. L’aide financière versée par le Conseil des arts et lettres du Québec aux artistes et organismes locaux équivaut quant à elle à 4 % de l’enveloppe pour le Québec en 2023-2024. Au niveau fédéral, la Montérégie obtient 3 % du financement versé dans la province par le Conseil des arts du Canada en 2021-2022 et 8 % des montants versés par le ministère du Patrimoine canadien pour la même année. Dans un tel contexte, les subventions municipales deviennent la source de financement la plus importante des organismes culturels en Montérégie, ces fonds représentant 18 % de leurs revenus en 2023.5

Or selon l’Observatoire de la culture et des communications,6 entre 2018 et 2022, le montant alloué par les municipalités montérégiennes en services rendus en culture a diminué, passant de 108 378 000 $ à 106 547 401 $. La Montérégie reste loin derrière la moyenne québécoise (72,83 $ par habitant contre 101,87 $) et se classe au 9e rang des régions en 2022. La structure particulière du financement public de la culture au Québec accorde pourtant beaucoup de pouvoir aux municipalités, la plupart des dollars investis en culture étant par la suite appariés par le gouvernement québécois.

>>> IL IMPORTE, POUR LES FUTURS ÉLUS, DE POSER DES GESTES SIGNIFICATIFS EN MATIÈRE DE SOUTIEN FINANCIER DESTINÉ AUX ARTISTES, AUX ORGANISMES ET AUX TRAVAILLEURS CULTURELS AFIN DE RENVERSER L’INIQUITÉ DU FINANCEMENT PUBLIC DE LA CULTURE PAR HABITANT EN MONTÉRÉGIE.

>>> LES MUNICIPALITÉS PEUVENT CONTRIBUER À LA SANTÉ CULTURELLE DE LEUR COMMUNAUTÉ PAR LA MISE À DISPOSITION DE RESSOURCES LOGISTIQUES, TECHNIQUES, HUMAINES, INFRASTRUCTURELLES, COMMUNICATIONNELLES ET FISCALES QUI AIDERONT À LA CONCEPTION, LA PRODUCTION, LA PROMOTION ET LA DIFFUSION DES OEUVRES ARTISTIQUES SUR LEUR TERRITOIRE.

>>> CONSIDÉRANT LEUR RÔLE DE PREMIER PLAN POUR LE FINANCEMENT DE PROJETS ET D’ÉVÉNEMENTS CULTURELS, LES MUNICIPALITÉS DOIVENT SE DOTER DE MÉCANISMES DE COLLABORATION AVEC LES AUTRES MUNICIPALITÉS ET AVEC LES ORGANES POLITIQUES RÉGIONAUX DANS UNE PERSPECTIVE DE DÉVELOPPEMENT SUPRAMUNICIPALE. CES PARTENARIATS CONTRIBUERONT NON SEULEMENT À LA PROSPÉRITÉ ÉCONOMIQUE DE TOUTES LES MUNICIPALITÉS IMPLIQUÉES ; ILS AIDERONT AU DÉVELOPPEMENT D’UNE VISION PROPREMENT RÉGIONALE DE LA CULTURE.

4 Les pratiques culturelles au Québec en 2024, Gouvernement du Québec, Institut de la statistique du Québec, août 2025, 125 p., https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/pratiques-culturelles-2024.pdf
5 Daigle/Saire, tableau 6, p. 18.
6 Sylvie Marceau, « Les dépenses en culture des municipalités en 2022 », Optique culture, Observatoire de la culture et des communications du Québec, no 100, février 2025, p. 24, https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/depenses-culture-municipalites-2022.pdf

SOUTENIR LA COUVERTURE MÉDIATIQUE DE LA CULTURE LOCALE

La situation des médias traditionnels s’est grandement fragilisée au cours de la dernière décennie, affectée par la réduction des budgets publics, l’instabilité des modes de financement privés et les changements technologiques touchant la diffusion et la consommation de l’information. En l’absence d’antenne nationale sur le territoire, les productions culturelles montérégiennes dépendent des médias locaux qui sont des petites structures souvent constituées d’équipes bénévoles et dépendantes de sources de financement qui s’amenuisent. Or, les organes de presse écrite, radiophonique et télévisuelle sont inégalement répartis sur le grand territoire montérégien, ce qui les limite dans leur mandat de couverture événementielle. Ils sont aussi, bien souvent, mal équipés pour faire face aux grands enjeux qui touchent la presse nationale, à commencer par la transformation numérique et la compétition avec les géants du web. L’appropriation graduelle des revenus publicitaires par les GAFA a mené ces petites entreprises à remettre en question leur modèle d’affaires et à multiplier les compressions, les suppressions de postes et les fermetures d’antennes pour compenser leurs pertes financières. Ce définancement a eu plusieurs conséquences néfastes sur l’écosystème médiatique régional incluant la diminution de la couverture locale, le recul du volume et de la diversité de l’information, le traitement plus léger de l’actualité et l’appauvrissement de l’information à caractère civique.

Des études récentes7 démontrent le rôle incontournable d’un service médiatique public qui, lorsque bien financé et protégé, contribue à réduire les inégalités dans l’offre d’information, améliore les connaissances de la population sur les a!aires publiques et produit une couverture de l’actualité plus diversifiée et plus critique que celle des grands médias commerciaux. Les petites antennes locales sont également reconnues comme essentielles à la vitalité des territoires, étant des expressions directes de la démocratie, des canalisateurs d’engagement citoyens et des acteurs de premier plan dans la promotion des richesses et de l’ancrage identitaire local.

>>> LES FUTURS ÉLUS PEUVENT AIDER À RÉSORBER LA CRISE DES MÉDIAS MONTÉRÉGIEN EN RENFORÇANT LEUR APPUI AU MILIEU PAR LA REDISTRIBUTION DES BUDGETS DE COMMUNICATION MUNICIPALE DANS LES MÉDIAS LOCAUX, NOTAMMENT CEUX CONSACRÉS À L’ACHAT DE LA PUBLICITÉ.

>>> ILS PEUVENT ACCORDER À LEURS MÉDIAS LA PRIORITÉ DANS LA COUVERTURE DES ÉVÉNEMENTS CULTURELS SOUTENUS.

>>> DES ALLÈGEMENTS FISCAUX RELATIFS À L’OCCUPATION DES INFRASTRUCTURES SUR LE TERRITOIRE MUNICIPAL FACILITERONT LA SANTÉ FINANCIÈRE DE CES MÉDIAS, QUI POURRONT DU MÊME COUP AGRANDIR LEUR ÉQUIPE, MODERNISER LEURS ÉQUIPEMENTS ET ACCROÎTRE LEUR RAYON D’ACTION.

>>> LES FUTURS ÉLUS PEUVENT METTRE L’ÉPAULE À LA ROUE ET APPORTER LEUR VOIX DANS LES REVENDICATIONS POUR UNE PRÉSENCE DU DIFFUSEUR PUBLIC EN MONTÉRÉGIE.

>>> ILS PEUVENT COLLABORER AVEC LES MÉDIAS PUBLICS NATIONAUX, FRANCOPHONES ET ANGLOPHONES, ET AVEC LES GRANDES AGENCES DE PRESSE DE FAÇON À RENDRE ATTRAYANTE LA PRÉSENCE D’UNE ÉQUIPE DE JOURNALISTES ASSIGNÉE À LA RÉGION, EN LEUR OFFRANT DES LOCAUX ET DES PLACES DE CHOIX DANS LES ACTIVITÉS DE COUVERTURE MÉDIATIQUE. EN PLUS D’AIDER À MIEUX INFORMER LEURS CITOYENS AU QUOTIDIEN, ILS ASSURERONT LES MÉDIAS LOCAUX D’UN CONTENU ÉCONOMIQUE, CULTUREL ET POLITIQUE VÉRITABLEMENT MONTÉRÉGIEN.

7 Voir notamment Joëlle GÉLINAS et Guillaume HÉBERT, Quelle pertinence pour Radio-Canada dans l’avenir médiatique du Québec, Institut de recherche et d’informations socioéconomique, 20 mars 2025, https://iris-recherche.qc.ca/publications/portrait-medias-quebec/

VALORISER LE PATRIMOINE ET L’HISTOIRE LOCALE

Au Québec, la Montérégie se démarque par la richesse exceptionnelle de son patrimoine. Elle possède 10 % des sites inventoriés, se classant au 3e rang des régions en ce qui a trait au nombre d’établissements du patrimoine et de sites patrimoniaux, derrière les régions de Montréal et de la Capitale nationale.8 Or, l’enquête de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec sur les dépenses des municipalités en culture démontre que du montant total de 106 547 401 $ dépensé en culture par les municipalités de la Montérégie en 2022, seulement 3,5 % (3 705 338 $) a été attribué au domaine du patrimoine, art public et design.9 Avec le projet de loi no 69 adopté en mars 2021, les municipalités et les MRC ont maintenant à leur disposition plus d’outils, mais aussi des devoirs et des responsabilités pour protéger et valoriser le patrimoine bâti. L’analyse des politiques culturelles montérégiennes démontre cependant que dans plusieurs villes et MRC de la Montérégie, on déplore la faible valorisation et protection du patrimoine local.

La distinction culturelle, la fierté locale et le sentiment d’appartenance ne sont pas non plus mis en valeur de façon égale sur le territoire. L’identité culturelle des villes, lorsqu’elle est définie, est souvent dominée par le caractère agroalimentaire de la région, si bien que le patrimoine, qu’il soit bâti, archéologique, naturel ou immatériel, reste peu développé dans l’offre touristique et agrotouristique. Parfois méconnu et peu valorisé, il est menacé dans plusieurs municipalités par les pressions posées par le développement urbain et industriel. Le bâti agricole et le patrimoine religieux sont particulièrement difficiles à entretenir, et le manque d’outils offerts par les villes pour la rénovation des bâtiments patrimoniaux, tout comme l’absence de stratégies locales de conservation et de mise en valeur, pose un frein à leur conservation.

>>> DES ENGAGEMENTS POUR FINANCER DAVANTAGE ET DE FAÇON PÉRENNE LES ÉTABLISSEMENTS DU PATRIMOINE ET LES SOCIÉTÉS D’HISTOIRE ET D’ARCHIVES, ET LE RENFORCEMENT DES MESURES POUR LA SAUVEGARDE ET LA PROMOTION DU PATRIMOINE À L’INTÉRIEUR DE LEURS FRONTIÈRES SONT DES NÉCESSITÉS, TOUT COMME LE DEVOIR DE MÉMOIRE, GARANT DE LA COHÉSION IDENTITAIRE D’UNE COMMUNAUTÉ ET OUTIL INDISPENSABLE À SON RAYONNEMENT.

>>> LES MUNICIPALITÉS PEUVENT FAIRE PREUVE DE LEADERSHIP EN MATIÈRE DE PATRIMOINE EN STIMULANT LES COLLABORATIONS ET INTERACTIONS AVEC LE SECTEUR TOURISTIQUE QUI OEUVRE LUI AUSSI À LA MISE EN VALEUR DU TERRITOIRE, ET AVEC LE MILIEU DE L’ÉDUCATION EN FACILITANT L’ACCÈS À CES LIEUX D’HISTOIRE POUR LES JEUNES PUBLICS.

>>> LES VILLES ONT LE POUVOIR D’ASSURER LA MUTUALISATION DES RESSOURCES ET DES EXPERTISES ENTRE LES SECTEURS PATRIMONIAL ET ÉCONOMIQUE. CHAQUE SORTIE AU MUSÉE IMPLIQUE DES DÉPENSES PAR INDIVIDU QUI BÉNÉFICIENT AUTANT À L’INSTITUTION PATRIMONIALE QU’AUX COMMERCES QUI L’ENTOURENT ET À LA VILLE QUI LES ACCUEILLE.

>>> LA PROMOTION ET LA MISE EN VALEUR DU PATRIMOINE À L’INTÉRIEUR DES MUNICIPALITÉS DOIVENT ÊTRE RÉALISÉES EN CONCERTATION AVEC LES INITIATIVES DE MÊME NATURE À L’ÉCHELLE RÉGIONALE, DE FAÇON À ALLÉGER LE POIDS FINANCIER ET LOGISTIQUE DES OPÉRATIONS, ET À PARTAGER LES BÉNÉFICES DE LEUR MISE EN OEUVRE.

8 Daigle/Saire, p. 35-37.
9 Sylvie Marceau, p. 31.

APPUYER LA CONCERTATION, LA COORDINATION ET LES PARTENARIATS EN CULTURE

Du point de vue de la gouvernance, plusieurs municipalités et MRC de la région ont noté dans leur politique culturelle un manque de concertation, de communication et de collaboration entre les acteurs culturels et ceux des autres secteurs, notamment avec les milieux scolaire, communautaire, économique et politique. Le milieu de la recherche en sciences humaines a depuis longtemps reconnu la nature écosystémique du champ culturel et sa relation d’interdépendance avec les autres secteurs d’activité de la société, surtout avec les domaines de l’éducation et de la santé. On peine pourtant, en Montérégie, à la considérer comme un outil de transformation sociale et un levier de développement durable (culturel, social, économique, environnemental). En 2025, la capacité des municipalités à agir en culture est encore, trop souvent, à géométrie variable. Le travail en vase clos est répandu et les intérêts divergents des acteurs tendent à freiner le développement culturel local, faute de synergie et de transversalité. Les municipalités ont en outre tendance à agir que pour elles-mêmes, redoutant de contribuer à des projets intermunicipaux et interrégionaux, par peur de voir leurs fonds et leurs services, chèrement acquis, tomber dans des mains autres.

 

>>> IL IMPORTE, POUR LES FUTURS ÉLUS, D’AGIR DE FAÇON À INTÉGRER LES ENJEUX CULTURELS À TOUS LES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT, D’INVESTISSEMENT ET D’AMÉNAGEMENT TERRITOIRE, D’ENCOURAGER LE MILIEU DES AFFAIRES À CONTRIBUER À LA VIE CULTURELLE LOCALE DONT IL PROFITE INCONTOURNABLEMENT, ET D’APPUYER LE MILIEU CULTUREL PAR LA MUTUALISATION DES RESSOURCES, LE PARTAGE D’EXPERTISE ET LA CONCERTATION INTERSECTORIELLE.

>>> IL IMPORTE POUR LES MUNICIPALITÉS DE S’OUVRIR DAVANTAGE AUX COLLABORATIONS INTERMUNICIPALES ET INTERRÉGIONALES EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL. CES PARTENARIATS FACILITERAIENT NON SEULEMENT LA CIRCULATION DES OEUVRES SUR LE TERRITOIRE ; ILS PERMETTRAIENT LE DÉVELOPPEMENT DE PROJETS D’ENVERGURE RÉGIONALE – DES INFRASTRUCTURES DE DIFFUSION OU DES ÉVÉNEMENTS CULTURELS MAJEURS, PAR EXEMPLE. LES VILLES ONT LE POUVOIR D’ASSURER LA CONVERGENCE DES EFFORTS EN APPUI À LEUR MILIEU CULTUREL. À TITRE DE MAÎTRE D’OEUVRE, ELLES PEUVENT DONNER VIE À UN RÉEL BOUILLONNEMENT CRÉATIF SUR LEUR TERRITOIRE QUI, EN PLUS D’ÊTRE UN VECTEUR ESSENTIEL DE VITALITÉ ET DE FIERTÉ LOCALE, IMPACTERA DE MANIÈRE POSITIVE LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION.

CONCLUSION

En 2025, les freins au développement culturel en Montérégie sont multiples et incluent des lacunes en matière de financement, d’accessibilité, de couverture médiatique et de valorisation identitaire. Ces écueils ont des impacts importants sur le milieu, car ils forment un cercle vicieux où chaque situation négligée contribue à empirer la suivante : le sous-financement mène à la diminution du nombre de projets, freine l’innovation et provoque à la fois l’exode des acteurs culturels à l’extérieur de la région et la disparition des lieux de création et de diffusion locaux. L’absence d’une offre culturelle de proximité et de couverture médiatique entraîne quant à elles une perte de publics souvent au profit de la métropole, ce qui génère en retour une dévitalisation culturelle, un appauvrissement des cœurs urbains et une perte supplémentaire d’investissements privés et publics pour les acteurs du milieu culturel et leur municipalité. La recherche de solutions est déjà amorcée sur le terrain, mais notre milieu culturel bénéficierait d’un engagement clair des futurs élus en faveur du renforcement et de la pérennisation du support politique à apporter au secteur. Il ne s’agit pas uniquement de demandes financières, mais d’un appel au leadership et à la démultiplication des ressources en appui à un milieu polymorphe présent dans toutes les facettes de notre société. Au cœur des priorités régionales montérégiennes en matière d’occupation et vitalité du territoire pour 2025-2029, la culture est une source inestimable de valorisation territoriale et un vecteur hautement sous-exploité de développement régional. Il est donc impératif que nos représentants publics reconnaissent ce potentiel et le rôle crucial des acteurs qui lui donnent forme. Culture Montérégie aimerait rencontrer les candidats et discuter avec eux de ces enjeux afin de les sensibiliser à la situation et d’explorer les nombreuses avenues étudiées par le milieu. Il ne tient qu’à nous, le 2 novembre, citoyens et futurs élus, de VOTER POUR LA CULTURE EN MONTÉRÉGIE.